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Les rencontres

J'ai répertorié ici les principales rencontres que j'ai faites avec la population locale, les plus fortes, celles qui resteront gravées dans ma mémoire, celles qui m'ont fait me dire, à la fin de ce trip, "c'est sûr, je retournerai dans ce pays".

 

Vous accéderez directement aux rencontres que j'ai faites le long de mon parcours en cliquant sur le bouton :

Sécurité

Sentiment de sécurité général

Je n'ai eu absolument aucun problème de sécurité, durant ce trip. Même un semblant de sentiment de peur. Je savais cependant qu'en cette période, je me dirigeais vers des zones de conflits (en dehors de la Turquie). Cela dit, dès le début de mon trip, je faisais très souvent un signe de "bonjour" de la main aux personnes sur le bord de la route dans les villages ou hors des villages, et surtout aux bergers. Ce signe avait plein d'avantages. Le premier, le contact et la communication avec les turcs. Mais rapidement, et surtout au fur et à mesure de ma progressions vers l'est et le sud, je voyais à la réaction des gens si je pénétrais dans une zone éventuellement "hostile" . A ce signe de la main que je faisais, si j'avais vu une réaction de leur part plutôt "négative", cela pouvait alors me donner un indice selon lequel je pénétrais dans une zone peut-être pas super cool... Mais il se trouve que je n'ai eu que des sourires à ces signes de main, et des signes de main en retour, et ce partout dans le sud et l'est (c'est à dire, dans le Kurdistan turc). J'ai été donc toujours totalement rassuré, malgré la présence grandissante des blindés sur la route...

Yesiltepe

Première immersion dans la culture turque : Yesiltepe

Après un jour et demi de route, je me dis qu'il est temps que je rencontre la population locale ! Que j'applique la langue turque apprise dans le métro quelques semaines avant ! Je m'enfonce donc volontairement dans ce village perdu, accessible par la piste. Je cherche (et trouve rapidement) la place principale du village. Je pose ma moto sur la place où il y a un monde fou (que des hommes, néanmoins). Plein d'ados et d'enfants accourent, je retire mon casque, et demande si je peux boire du thé chaud ! Et là, je suis entrainé par quelques ados du village tout contents ! On part à la recherche de thé chaud dans différents endroits du village... Problème, en plein ramadan, personne n'a fait de thé chaud ! Les personnes âgées sur la place nous regardent d'un air bienveillant. On finit par aller dans le salon de thé du village (cf. photo ci-contre), intialement vide, mais où d'autres personnes désormais m'attendent. Ils finissent par trouver du thé Lepton Yellow à m'offrir !! L'ambiance est géniale, et je peux pratiquer le turc ! (Et dans une bien moindre mesure, l'arabe -- avec un syrien présent dans le salon de thé -- que j'avais un peu appris il y a des années...)

Taspinar

Ambiance dans un salon de thé à Taspinar

Après avoir roulé sur ces superbes pistes désertiques avec le volcan Hasan en face de moi, j'atteris à Taspinar, et entre dans un salon de thé. On m'apporte du thé chaud, et plusieurs turcs se mettent à ma table. On discute, je montre mon parcours avec mes cartes... Je demande si cela ne craint pas d'aller jusque Diyarbakir et au delà (je me suis tout le temps assuré de la sécurité du trajet durant ce trip, je ne roulais pas à l' "aveugle" !). (Diyarbakir est considérée comme la capitale du Kurdistant turc, où deux mois auparant dans la région, deux kurdes avaient été tués lors d'une manifestation.) Et là, un des turcs me répond en faisant un signe de pistolet qui tire sur moi, pour me répondre (du genre, tu vas te faire flinguer). Les autres se marrent... Je ne sais pas si le mec rigole aussi ou pas. je demande aux autres si c'est sérieux, et ils me répondent que non, qu'il n'y a pas de problème, je peux aller là-bas... Je pars du salon de thé, pas extraordinairement rassuré, mais fais confiance à mon feeling, tout au long de mon périple !

Bergers Anatolie

Rencontre avec les chiens Bergers d'Anatolie

Les plus grandes frayeurs de ce trip ont été les courses poursuites, réelles ou potentielles, avec les chiens Berger d'Anatolie ! Ca a commencé peu après Taspinar, où je me suis fait courser par trois molosses sur une piste, et heureusement que la piste n'était pas trop cassante pour passer la 4ème, et rouler à plus de 60 km/h... Sur la photo ci-contre, je suis en train de prendre des photos du troupeau de mouton, et je ne vois pas à ces moments là, que parmi ces moutons, il y a des chiens ! Après avoir pris mes photos, je commence à ranger mon appareil dans son étui, et là, je vois trois molosses monter la butte de laquelle je venais de prendre les photos ! J'ai une super belle frayeur, je mets illico mon casque, et ne prends pas le temps de mettre mes gants ! Je les calle sur mes bagages, et démarre en vitesse !!

Malatya

Réparation mécanique dans une station essence, à Malatya

A Avanos, le matin même, j'ai vérifié la tension de ma chaine. Je l'ai trouvée un peu "molle", et l'ai donc retendue. Quelques heures après, à Malatya, au moment de prendre de l'essence (il fait alors 40°C à l'ombre), je regarde ma chaine et trouve qu'elle est très tendue ! Je me rends compte de mon erreur du matin : j'avais vérifié la tension de la chaine sur un terrain en pente, avec la 1ère enclenchée. Et là, je commence à détendre ma chaine avec mes outils... C'est un moment où je parle avec pas mal de gens, les pompistes, mais aussi des voyageurs turcs/kurdes qui descendent des minibus ! Les enfants et ados regardent la moto, les adultes semblent impressionnés par mon trajet... Le pompiste me propose de temps en temps de l'aide, et m'offre plusieurs fois du thé ! Ces moments passés là et la gentillesse à mon égard de toutes les personnes rencontrées continuent de me rassurer quant à une éventuelle crainte pour ma sécurité...

Militaires Mardin

Premiers contacts avec les militaires turcs

Je quitte Ergani le matin très tôt, et me dirige vers Mardin, la ville la plus au sud de mon périple, située à 25km de la frontière syrienne. Je passe la ville de Diyarbakir (sans rien qui puisse générer un sentiment de crainte de quoi que ce soit) et poursuis plein sud. Je m'arrête pour prendre quelques photos (dont celle ci-contre), et j'entends claxonner derrière moi. Je me retourne, vois deux blindés se dirigeant vers la Syrie. Le militaire, du haut de sa tourelle, avec sa mitraillette en bandoulière, me fait un signe de bonjour de la main !...

Ahlat

Premières rencontres avec des kurdes

J'arrive à Tatvan, et trouve mon hôtel dans la foulée (je rentre dans un cabinet vétérinaire, discute avec le véto et lui dis que je travaille à l'école véto de Maisons-Alfort, et demande au véto où je peux trouver un hôtel bon marché, qu'il m'indique aussitôt). Je pars ensuite me balader autour du lac de Van. Je vois sur la carte les ruines d'un château (le château d'Ahlat), et m'y rends. A l'entrée au niveau des remparts, je suis pris en charge par des enfants trop gentils... Ils me font visiter le site, me font rentrer dans une mosquée (c'est la première fois de ma vie que j'entre dans une mosquée), et discute un peu avec l'imam... Je repars, et m'apprête à déjeuner dans la rue, à l'ombre d'un arbre. Aussitôt, un kurde (photo ci-contre) vient à ma rencontre, et me propose de faire chauffer mes pâtes sur sa terrasse ! Je déjeune donc sur sa terrasse, il me regarde déjeuner (on est encore pendant le ramadan), et me propose de la salade de crudités et des haricots blancs avec de la sauce tomate... Puis, il me propose d'aller nous baigner dans le lac de Van !... Je le suis, et je retrouve en bas les enfants et ados que j'avais rencontrés une heure auparavant ! La baignade est étonnante, dans ce lac : c'est un lac bizarrement salé !

Lac du Nemrut Dagi

Fête de fin de ramadan, avec des kurdes, au bord d'un lac

Et quel lac, puisqu'il s'agit du lac intérieur du volcan Nemrut Dagi !... Je me pose au bord du lac, tranquille, personne aux alentours (il n'est que huit heures du mat'...). J'ai la vue sur les flancs du cratère, qui se jettent dans cette eau d'un magnifique bleu turquoise... Puis j'entends du "monde" arriver. Je me retourne, et vois quatre types arriver avec des sacs remplis de nourriture ! Je m'apprête à partir pour ne pas les déranger, mais ils m'invitent à rester ! Et là, je commence à goûter avec un immense plaisir ce que les parents de ces jeunes avaient préparé, pour fêter la fin du ramadan ! Je découvre à ce moment là leur fromage de brebis si délicieux ! On passe une heure à se marrer, même si bien évidemment, je ne comprends quasiment rien de ce qu'ils disent -- mais je me rends alors compte que la communication entre deux personnes passe aussi par la gestuelle, les regards, et surtout le sourire !... Je leur offre le café (du nescafé chauffé sur mon réchaud), puis ils partent en me disant chaleureusement au-revoir !

Akdamar

Autre fête de fin de ramadan, avec des kurdes, au bord d'un autre lac !

Je décolle de Tatvan avec le lever du soleil sur le Lac de Van et les montagnes aux alentours... Après un petit dej' au bord du lac, je poursuis à peine un km pour arriver sur une pointe qui fait face à l'île d'Akdamar. Mais au moment d'arriver sur la pointe, je vois une voiture garée et huit gars dont certains sont en train de se baigner... J'ai alors un premier réflexe qui est de me dire "ok, je ne vais pas être tranquille dans cet endroit superbe, je repars", mais je me souviens de l'objectif premier de mon trip : la rencontre avec les gens. je pose donc la moto, et vais à leur rencontre... On s'abrite du soleil sous une grande bâche qu'ils étendent, et là, j'ai passe près d'une heure au bord du lac avec ces types super sympas, des kurdes d'Ankara, avec qui je partage leur fromage de brebis toujours aussi excellent, leur cacik, leurs tomates et concombres, et bien évidemment, leur thé (dont vous voyez ci-contre la grande théière à charbon pour préparer le thé)... Le dictionnaire est à ce moment là mon grand ami !...

Yavuslar

Les mille rencontres à Yavuzlar

J'arrive à Yavuzlar vers deux heures de l'aprèm', et repars le lendemain matin à sept heures du mat'. C'est bien simple, je ne suis resté seul qu'entre le moment où je suis rentré dans ma tente à la nuit noire et le lendemain au réveil ! J'ai dû voir défiler la moitié du village, que ce soit sur mon lieu de campement (sauvage, dans le village), dans les rues de Yavuzlar, sur un chemin menant au rocher qui surplombe Yavuzlar, ou chez un type en début de soirée dont j'ai oublié le prénom... ! J'ai même dû refuser des invitations à boire le thé chez les gens car j'étais déjà invité ailleurs !!!

Le moment magique, c'est quand je prends mon café en fin d'aprèm' après une belle balade et un copieux goûter chez Altan (un ado qui a été mon "guide" toute cette journée), et qu'une personne âgée vient m'apporter des loukoums à déguster avec mon café !...

Esmepinar

L'étrange village d'Esmepinar...

Je décolle de Yavuzlar, et arrive peu de temps après à l'entrée d'Esmepinar. Mais cette arrivée est ... glauque. Cela me permet de vraiment prendre conscience que je me trouve très loin de chez moi, dans un univers de pistes à perte de vue, et sur ma moto dont je savais qu'elle n'avait pas encore parcouru la moitié de son périple. Une centaine de mètres avant l'entrée du village, je vois un "objet" sur la route. D'habitude (désolé), ce sont des chiens écrasés sur la route. Mais là, c'était plus petit. Puis je lève le regard et vois que j'arrive sur un poste militaire, avec des barbelés de part et d'autre de la route, et un militaire sur le bord de la route, à l'entrée du poste, avec sa mitraillette. Je continue (doucement) ma route et passe devant cet "objet" sur la route qui était en fait un chiot mort, dans une flaque de sang encore rouge. Je n'ai pas trop le temps de réaliser, que je suis déjà au niveau du militaire qui me regarde pas super gentiment, et là, deux gros chiens me courent après en aboyant comme si c'était moi qui avais tué ce chiot. Je ne pouvais pas accélérer et vite partir de cet endroit que je trouvais malsain car j'aurais pu faire croire au militaire que je prenais la fuite. Cet épisode n'a duré que quelques secondes, mais m'a assez marqué ! La sortie d'Esmepinar est beaucoup moins glauque, mais non moins ... étrange. Ce village est suffisamment grand pour qu'il y ait beaucoup de "rues" (des chemins de terre avec des ornières partout, et tout autant de détritus sur lesquels on roule et dont on espère qu'ils ne contiennent pas de verre coupé). Je me suis un peu perdu dans ce village, demande mon chemin, et là, je tombe sur un type du village qui m'explique comment sortir du village ... dans un français presque parfait !

Dogubayazit

Dogubayazit, véritable porte d'entrée vers l'Orient

Ce ne sont pas de rencontres dont je vais parler, là, mais de l'ambiance qui se dégage dans cette ville située sur la route de la soie, à une dizaine de km de la frontière iranienne... Je me balade dans les rues de la ville, il y a un monde fou... Puis je me pose dans un salon de thé. Et je m'y pose longtemps, très longtemps, derrière la vitre du salon de thé me séparant de la rue... Je ne sais pas de quel côté se trouve l'aquarium... Le mien, ou le leur dans la rue... ? Je reste scotché devant cette ambiance si ... orientale. De nombreux iraniens sont présents, je reconnais les femmes habillées de noir, mais à part ces femmes là, quasiment aucune n'est voilée. Je suis littéralement transporté en Orient. En buvant mes tasses de thé, la prise de conscience du lieu où je me trouve et du chemin que j'ai parcouru depuis le 20ème arrondissement de Paris monte alors en moi aussi doucement mais sûrement que ce liquide chaud et parfumé descend au fond de ma gorge... Je ne pouvais pas décoller de mon siège, tant le choc était ... puissant.

Militaires

Les militaires de la frontière turco-arménienne

Je ne peux pas résumer en quelques lignes ce qu'il s'est passé ! Je vous en dirais trop et/ou pas assez ! Et comme sur une page Internet, les pavés ne se lisent en général pas, j'ai raconté cette aventure dans le fichier PDF ci-ci-dessous, sur lequel je vous invite à cliquer !

Koseler

La folle fin de journée à Köseler

Quelques heures après mon "aventure" avec les militaires (cf. ci-dessus), j'arrive dans un village, Köseler, où je vais passer la fin de la journée avant de reprendre la route vers ma destination finale : Ani. Mais là encore, je ne peux pas résumer en quelques lignes ce qu'il s'est passé ! Je vous invite une nouvelle fois à cliquer sur le fichier PDF ci-dessous !...

Savsat

Savsat, la rencontre entre un prof de l'université d'Ankara, un ingénieur en informatique, et un motard baroudeur solitaire

Après m'être baladé toute la journée sur le site d'Ani, je me pose pour me désaltérer (il a fait 35°C à l'ombre pendant la journée), sur la terrasse d'une buvette. Un homme regarde mes cartes, commence à me parler en anglais, et je lui raconte mon périple ! Il est super intéressé, je lui dis que le lendemain, je par vers les Monts Kaçkar. Il me dit qu'il y sera lui aussi, avec sa femme et un ami à lui ! Nous nous retrouvons donc le lendemain à 100km au nord d'Ani, à Savsat, où je rencontre Giray, un motard baroudeur sur une simili Ducati Monster...

Cet homme (cf. photo ci-contre) que j'avais rencontré à Ani est professeur à l'université d'Ankara, en sociologie, et nous partons ensemble chez un collègue à lui, un ingénieur informatique, dans un petit village près de Savsat... Et là, le professeur et son collègue me parlent pendant une heure de l'histoire (non officiellement avouée) de la Turquie, et en l'occurrence l'histoire du conflit avec l'Arménie, les non dits, etc.. C'est un moment génial de partage des savoirs et des idées ! En fin de journée, Giray et moi allons planter notre tente dans les jardins d'un petit hôtel, pour nous séparer le lendemain matin...

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